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" Le premier album solo du pianiste star de Buena Vista Social Club, mort en 2003, vient d’être réédité. Nul n’a oublié les images de ce vieux monsieur posant ses longs doigts sur un piano droit, dans la vaste salle de danse, logée dans un magnifique palais du cœur de La Havane.
C’était il y a vingt ans, déjà. A l’époque, l’aventure Buena
Vista Social Club allait révéler au monde entier une poignée de
maestros que l’on crut perdus dans les couloirs du temps. Parmi les
disques qui leur permettront une résurrection, celui-ci a un parfum tout
particulier, irradié d’une sublime mélancolie et d’une subtile
musicalité.
Enregistrée en 1996, entre deux séances officielles, cette session va
permettre à un pianiste cubain déjà âgé de sortir de l’oubli.
On y découvre un instrumentiste que certains - dont Ry Cooder, le producteur de la séance - ne tarderont pas à juste titre à mesurer à Monk, par son toucher un brin iconoclaste, un certain sens du classieux. Aux éreintantes virtuosités proposées par les jeunes prodiges made in Cuba, lui privilégiait le bon vieux «son», une manière de jouer jugée ringarde qui valut au musicien d’être mis au rancart dix ans plus tôt. Une retraite anticipée pour cause d’arthrite, selon la biographie officielle.
Pourtant, d’autres cadets, forts en thèmes jazz, ne vont pas manquer de souligner toute la grâce du vétéran, formé dans les rangs du génial Arsenio Rodriguez, avant de devenir pour plusieurs décennies l’un des piliers de l’orchestre du violoniste Enrique Jorrín, maître à jouer du cha-cha-cha.
De Rubén González, Omar Sosa dira en 1999 : «Il est mon professeur et mon maître spirituel. Il a la passion, tout est vrai dans son jeu.» De même, Roberto Fonseca, qui occupera plus tard son siège au sein du Buena Vista Social Club, assurait encore cette année qu’il incarnait «l’une des mémoires de la musique traditionnelle». Et c’est en effet ce que démontre cet album, le premier signé en studio sous son nom, un disque dans lequel le pianiste alors septuagénaire (il est né en 1919 à Santa Clara) prend à l’évidence plaisir à parcourir les quatre-vingt-huit touches noires et ivoire pour y raconter une vie, la sienne.
Attention, rien de démonstratif ici, tout se joue dans l’instant, dans les interstices où il ponctue d’un trait, d’un jet, la poignée de thèmes qui balaient les styles en vogue dans les cabarets des années d’avant la révolution. Danzón, cha-cha-cha, tumbao, chanson, sans oublier le son montuno dont il était l’un des experts. Et puis ce boléro, de sa plume, qui nous file d’un coup tout à la fois l’envie de pleurer et le désir d’aimer. Quelques notes, beaucoup de style, une élégance infinie à l’image de son signataire, qui tirera sa révérence le 8 décembre 2003."
On y découvre un instrumentiste que certains - dont Ry Cooder, le producteur de la séance - ne tarderont pas à juste titre à mesurer à Monk, par son toucher un brin iconoclaste, un certain sens du classieux. Aux éreintantes virtuosités proposées par les jeunes prodiges made in Cuba, lui privilégiait le bon vieux «son», une manière de jouer jugée ringarde qui valut au musicien d’être mis au rancart dix ans plus tôt. Une retraite anticipée pour cause d’arthrite, selon la biographie officielle.
Pourtant, d’autres cadets, forts en thèmes jazz, ne vont pas manquer de souligner toute la grâce du vétéran, formé dans les rangs du génial Arsenio Rodriguez, avant de devenir pour plusieurs décennies l’un des piliers de l’orchestre du violoniste Enrique Jorrín, maître à jouer du cha-cha-cha.
De Rubén González, Omar Sosa dira en 1999 : «Il est mon professeur et mon maître spirituel. Il a la passion, tout est vrai dans son jeu.» De même, Roberto Fonseca, qui occupera plus tard son siège au sein du Buena Vista Social Club, assurait encore cette année qu’il incarnait «l’une des mémoires de la musique traditionnelle». Et c’est en effet ce que démontre cet album, le premier signé en studio sous son nom, un disque dans lequel le pianiste alors septuagénaire (il est né en 1919 à Santa Clara) prend à l’évidence plaisir à parcourir les quatre-vingt-huit touches noires et ivoire pour y raconter une vie, la sienne.
Attention, rien de démonstratif ici, tout se joue dans l’instant, dans les interstices où il ponctue d’un trait, d’un jet, la poignée de thèmes qui balaient les styles en vogue dans les cabarets des années d’avant la révolution. Danzón, cha-cha-cha, tumbao, chanson, sans oublier le son montuno dont il était l’un des experts. Et puis ce boléro, de sa plume, qui nous file d’un coup tout à la fois l’envie de pleurer et le désir d’aimer. Quelques notes, beaucoup de style, une élégance infinie à l’image de son signataire, qui tirera sa révérence le 8 décembre 2003."
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