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mercredi 9 octobre 2013

Ecouter de la musique permettrait d’améliorer les résultats scolaires

Lu dans Challenge.fr

Selon une étude initiée et payée par Spotify, les étudiants qui écoutent de la musique classique durant leurs révisions ont de meilleurs résultats à leur examen de mathématiques. Le docteur Emma Gray, psychologue clinicienne spécialisée en psychologie de l’éducation au British Cognitive Behaviour Therapy and Counselling (Service de Londres), a étudié, en collaboration avec Spotify, leseffets de la musique sur les études. Il en ressort, selon elle, qu’il est important de choisir le style de musique qui colle le plus à la matière que l’on étudie et que cela permet de stimuler l’apprentissage et d’améliorer sa concentration.
L’étude indique que "les étudiants qui écoutent de la musique classique en étudiant, avec des battements allant de 60-70 par minute, augmentent d’environ 12% la note à leur examen de mathématiques sur une année scolaire. La mélodie et la tonalité d’une musique classique, comme La lettre à Elise (Für Elise) de Beethoven, aident les étudiants à travailler plus longtemps et à retenir davantage d’informations. Cela est dû à l’utilisation du lobe gauche du cerveau qui est utilisé pour traiter les informations factuelles et résoudre les problèmes, deux compétences majeures dans les filières des sciences, sciences humaines et lettres. Alors qu’écouter de la musique avec 50-80 battements par minute, comme We can’t stop de Miley Cyrus ou Mirrors de Justin Timberlake, a un effet relaxant, ce qui est propice aux pensées logiques, permettant ainsi au cerveau d’apprendre et de retenir de nouvelles informations."

"Ecouter le bon style de musique peut améliorer la capacité de travail"
Mais tous les rythmes n’ont pas les mêmes effets. "Lorsqu’ils étudient l’anglais, l’art dramatique ou les arts, poursuit l’étude, les élèves sollicitent le lobe droit du cerveau, qui est quant à lui en charge des pensées originales et créatives. Les recherches montrent que ces étudiants doivent écouter du rock ou de la musique pop, comme Firework de Katy Perry ou I can’t get no (satisfaction) des Rolling Stones, qui mettent dans un état d’excitation idéal pour développer la créativité."
Le docteur Gray est très affirmatif : "La musique a un effet positif sur l’esprit et écouter le bon style de musique peut améliorer la capacité de travail et d'apprentissage. La musique vous met dans de meilleures dispositions pour étudier. En effet, les étudiants qui écoutent de la musique ont généralement de meilleurs résultats que ceux qui n'en écoutent pas. Pour les sujets de logique, comme les maths, la musique doit calmer les nerfs et aider à se concentrer tandis que pour les sujets plus créatifs, la musique doit refléter l'émotion que l'élève essaie d'exprimer."

Cette étude est-elle crédible ? 
Cette étude plaira sans doute à tous ceux qui aiment écouter de la musique en travaillant. Elle soulève toutefois quelques questions. D’abord, quelle crédibilité peut-on accorder à une étude sur la musique payée par un vendeur de musique ? Prend-on au sérieux les études sur le bienfait du sucre menées par les compagnies sucrières ? Doit-on prendre pour argent comptant les études sur le tabac payées par Marlboro ? Ou une enquête sur l’uranium orchestrée par Areva ?
Mais, indépendamment du commanditaire de l’étude, qu’apprend-on ? Que certaines musiques, dans certaines circonstances, font gagner des points aux examens. Sans surprise, Spotify, dans les morceaux de l’étude sur lesquels il a communiqué, a minimisé le rôle de la musique classique. Or, l’étude pointe que l’écoute de Beethoven et de Mozart est celle qui a le plus d’impact sur les résultats scolaires.

Les choix musicaux sont aussi lié à l'origine sociale
Il est donc légitime de poser la question qui fâche. Est-ce la musique qui fait la différence où est-ce l’origine sociale des étudiants ? En d’autres termes, si vous venez d’un milieu éduqué, écoutant Mozart, vous avez plus de chance d’entrer à Oxford ou à Cambridge que si vous venez d’un milieu socialement moins favorisé. Euh... Avons-nous vraiment appris quelque chose ?
Enfin, le rôle de la musique sur les fonctions du cerveau n’est pas non plus une grande nouveauté. Au hasard du net, on trouve une étude de l’Université Mc Gill de Montréal qui met en évidence l’entrée en activité de la dopamine. Un certain nombre d’études ont montré que la musique, surtout celle de Mozart (décidément...), quand elle était écoutée par un fœtus dans le ventre de sa mère, avait par la suite une incidence positive sur l’apprentissage des mathématiques. Là encore, on peut s’interroger sur l’origine sociale des mères qui font écouter du Mozart à leur bébé... Bref, pour Spotify, tout est bon pour vendre des playlists...

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