La famille
Lacombe entreprit ensuite une tournée en Europe. Elle voulut visiter
successivement la France, la Belgique, l'Allemagne et l'Italie. Mais
cette tournée ne donna que des résultats médiocres au niveau financier,
bien que le petit Lacombe remportât de grands succès. Cependant elle
contribua à la réputation du jeune virtuose. Il s'était fait connaître
des grands musiciens de l'époque, notamment de Schumann, mais était
moins connu en France qu'à Vienne ou à Munich, alors qu'à Bourges on
paraissait l'ignorer. Malgré cela, Lacombe travaillait à sa grande
symphonie d'Arva et vers la fin de l'année 1843, il résolut de revenir à
Bourges, pour conquérir ses compatriotes. Le mouvement musical à
Bourges était alors peu développé. La municipalité encourageait peu les
arts et redoutait d'ailleurs les artistes. Louis Lacombe se résolut tout
de même à donner un concert et se fit aider d'un artiste du pays,
Alfred Schirdewann, avec lequel il joua un morceau à deux pianos composé
par lui-même. Pourtant le concert ne reçut qu'un accueil mitigé. Par la
suite, le Ténor Poultier de l' Opéra lui proposa de faire avec lui une
tournée de concerts dans l'Est et le Midi où ils remportèrent des
succès dans les différentes régions.
Cette
tournée consacra définitivement le talent de Lacombe comme pianiste
instrumentiste, mais il souhaitait se faire connaître aussi comme
compositeur. A ce propos, l'influence du style de Beethoven sur l'œuvre
de Lacombe a toujours été marquée, des analogies existant entre les
natures des deux compositeurs. Lacombe publia d'abord des morceaux
détachés pour piano seul. Le Désert, le Soir, l'Orage, l'Aurore
gagnèrent très vite la faveur du public. Mais son essor fut vite freiné
par une accusation de plagia au sujet du Désert de Félicien David. On
repprocha à Lacombe d'avoir utilisé le même titre pour faciliter les
ventes.
En 1847,
Lacombe composa Manfred, une symphonie dramatique en quatre parties. Ce
fut trois ans plus tard qu'Arva fut jouée pour la première fois à Paris,
admise d'emblée dans le programme des concerts. La représentation de La
Madone au théâtre Lyrique eut lieu en 1861. Le lendemain il perdait sa
première femme. Il resta quelques années dans le silence, abandonnant le
milieu artistique qui l'oublia peu à peu.
L'année 1865
marqua la rencontre avec Andrée Favel, une artiste du théâtre Italien
et de l'Opéra Comique. Ils se marièrent le 11 novembre et entreprirent
une tournée en Belgique. En 1871, il inaugura la conférence-concert. Le
10 juin 1878, il fit l'interpretation au Trocadéro de sa dernière œuvre :
Sapho.
Il
s'éteignit le 30 septembre 1884, à la suite d'une congestion pulmonaire,
à Saint-Waast-la-Hongue. Son corps fut ramené à Paris et ses obsèques
eurent lieu au Père-Lachaise le 4 octobre 1885. Le sculpteur berrichon
Baffier fut pressenti pour l'éxécution du buste placé dans le jardin de
l'Hôtel de Ville à Bourges, rue Moyenne.
Sur le
piédestal fut inscrit : « Au compositeur Louis Lacombe 1818-1884 Ses
compatriotes » A la base du buste, on pouvait lire les titres des
principaux opéras et symphonies du compositeur « Winkelried, Le
Tonnelier de Nuremberg, Manfred, La Reine des Eaux, Sapho, Arva ». La
cérémonie de la remise du buste à la ville de Bourges eut lieu le
dimanche 20 juin 1897. Il est maintenant au Musée du Berry.
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