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samedi 23 novembre 2019

Les berruyers savent-ils que Louis Lacombe était un compositeur virtuose?

Louis Trouillon dit Lacombe est né à Bourges le 26 novembre 1818, dans une maison jouxtant l'Hôtel Lallemant. Ses aptitudes musicales se révèlerent dès l'enfance. Madame Lacombe apprit elle-même le piano à son fils. Dès six ans, le petit Lacombe parut en public. En 1829, à l'âge de onze ans, il se présenta au conservatoire de Paris, et malgré la mauvaise volonté du directeur Chérubini, il fut admis et entra dans la classe de Zimmermann. Pendant sa deuxième année, il fut admis au concours public. Le jeune Lacombe remporta à l'unanimité (Listz faisait partie du jury) le premier prix.
 
La famille Lacombe entreprit ensuite une tournée en Europe. Elle voulut visiter successivement la France, la Belgique, l'Allemagne et l'Italie. Mais cette tournée ne donna que des résultats médiocres au niveau financier, bien que le petit Lacombe remportât de grands succès. Cependant elle contribua à la réputation du jeune virtuose. Il s'était fait connaître des grands musiciens de l'époque, notamment de Schumann, mais était moins connu en France qu'à Vienne ou à Munich, alors qu'à Bourges on paraissait l'ignorer. Malgré cela, Lacombe travaillait à sa grande symphonie d'Arva et vers la fin de l'année 1843, il résolut de revenir à Bourges, pour conquérir ses compatriotes. Le mouvement musical à Bourges était alors peu développé. La municipalité encourageait peu les arts et redoutait d'ailleurs les artistes. Louis Lacombe se résolut tout de même à donner un concert et se fit aider d'un artiste du pays, Alfred Schirdewann, avec lequel il joua un morceau à deux pianos composé par lui-même. Pourtant le concert ne reçut qu'un accueil mitigé. Par la suite, le Ténor Poultier de l' Opéra lui proposa de faire avec lui une tournée de concerts dans l'Est et le Midi où ils remportèrent des succès dans les différentes régions.
Cette tournée consacra définitivement le talent de Lacombe comme pianiste instrumentiste, mais il souhaitait se faire connaître aussi comme compositeur. A ce propos, l'influence du style de Beethoven sur l'œuvre de Lacombe a toujours été marquée, des analogies existant entre les natures des deux compositeurs. Lacombe publia d'abord des morceaux détachés pour piano seul. Le Désert, le Soir, l'Orage, l'Aurore gagnèrent très vite la faveur du public. Mais son essor fut vite freiné par une accusation de plagia au sujet du Désert de Félicien David. On repprocha à Lacombe d'avoir utilisé le même titre pour faciliter les ventes.
 
En 1847, Lacombe composa Manfred, une symphonie dramatique en quatre parties. Ce fut trois ans plus tard qu'Arva fut jouée pour la première fois à Paris, admise d'emblée dans le programme des concerts. La représentation de La Madone au théâtre Lyrique eut lieu en 1861. Le lendemain il perdait sa première femme. Il resta quelques années dans le silence, abandonnant le milieu artistique qui l'oublia peu à peu.

L'année 1865 marqua la rencontre avec Andrée Favel, une artiste du théâtre Italien et de l'Opéra Comique. Ils se marièrent le 11 novembre et entreprirent une tournée en Belgique. En 1871, il inaugura la conférence-concert. Le 10 juin 1878, il fit l'interpretation au Trocadéro de sa dernière œuvre : Sapho.

Il s'éteignit le 30 septembre 1884, à la suite d'une congestion pulmonaire, à Saint-Waast-la-Hongue. Son corps fut ramené à Paris et ses obsèques eurent lieu au Père-Lachaise le 4 octobre 1885. Le sculpteur berrichon Baffier fut pressenti pour l'éxécution du buste placé dans le jardin de l'Hôtel de Ville à Bourges, rue Moyenne.

Sur le piédestal fut inscrit : « Au compositeur Louis Lacombe 1818-1884 Ses compatriotes » A la base du buste, on pouvait lire les titres des principaux opéras et symphonies du compositeur « Winkelried, Le Tonnelier de Nuremberg, Manfred, La Reine des Eaux, Sapho, Arva ». La cérémonie de la remise du buste à la ville de Bourges eut lieu le dimanche 20 juin 1897. Il est maintenant au Musée du Berry.

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