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mercredi 1 mars 2017

Mardi gras: Carnaval de Schumann

Claudio Arrau en vidéo:

Avec partition:


http://www.coindumusicien.com/Schumann/carnaval.html 
En 1834, Schumann se fiance à Ernestine von Friecken, originaire d'Asch petite ville de Bohème.
Leur liaison bien que brève, donna l'occasion à Schumann de composer pour sa fiancée, un recueil réalisé à partir des lettres du nom ASCH, selon la correspondance germanique des lettres et des sons.

Carnaval est l'une des oeuvres les plus brillantes et les plus variées, que Schumann ait léguée aux pianistes.

Liszt fut le premier à l'exécuter en public.  
Si "Papillons" trouvait sa source dans l'imaginaire de Jean-Paul, dans l'opus 9 les personnages sont bien réels, et à peine masqués.

Quand on connaît l'univers de Schumann, on reconnaît sans peine Chopin et Liszt, ainsi que Clara et Ernestine.  
Schumann lui même, est  représenté sous les traits d'Eusebius et de
Florestan, dont les divergences sont parfois domptées par Maître Raro (Wieck). Tout ce beau monde prend part au carnaval.
Le préambule et la marche finale, encadrent dix-huit miniatures, qui s'enchaînent et appellent à la danse.  

Dans la marche finale, Schumann utilise une vieille mélodie allemande du XXII siècle, lourdement scandée symbolisant, le conservatisme et les bourgeois de l'art.
 L'œuvre est couronnée dans la joie, par un feu d'artifice et des appels de fanfare déjà entendus dans "papillons"  annonçant la victoire des " compagnons de David"  sur les Philistins, symbole de la stupidité et de l'archaïsme artistique.


Cet opus 9 nous situe cette fois-ci à Venise, cité canonique du Carnaval en Europe, où l’on retrouve pour l’occasion de très célèbres personnages issus de la Commedia dell’arte. Pantalon et Colombine, Arlequin, Pierrot… bref, toute une jolie société de rêveurs et autres farceurs rassemblée pour l’occasion des festivités ! Pour ne pas alourdir excessivement l’article, je ne vous présente aujourd’hui qu’une partie de l’ensemble du Carnaval, du morceau « Chiarina » jusqu’au dernier fragment, la « Marche des Davidsbündler contre les Philistins ». C’est aussi pour moi la partie la plus belle et la plus prégnante sur un plan émotionnel, qui saura vous plaire, du moins je l’espère…
Pour vous guider dans votre écoute, voici quelques éléments incontournables :
- « Chiarina » est le morceau qui dépeint en musique Clara Wieck, la future Mme Schumann. Cette pièce est très belle, à l’image de sa dédicataire, et porte l’empreinte de l’innocence qui caractérisait Clara aux yeux de Robert, alors qu’il n’était encore que le professeur de celle-ci…
- « Chopin » et « Paganini » sont des hommages rendus par Schumann à ses collègues éponymes, vous verrez qu’il copie admirablement leur style !
- « Estrella » et « Reconnaissance » sont liés à Ernestine von Fricken, la première fiancée de Schumann. J’aime beaucoup personnellement la « Reconnaissance » en ce que le morceau reflète bien le sentiment de l’heureuse surprise que Schumann doit ressentir en reconnaissant Ernestine, malgré le masque qu’elle porte !
- « Marche des Davidsbündler contre les Philistins » : la pièce la plus longue de l’ensemble qui reprend certains thèmes des morceaux précédents, et certainement la plus intéressante. Voyez l’énergie que Schumann déploie dès les premiers accords : cette marche rythmée au pas de course est le cri de guerre d’une foule de révoltés contre l’oppresseur – d’où la reprise dans le titre du mythe biblique du combat des Hébreux contre les Philistins. Mais ici, « philistin » prend un tout autre sens : les lecteurs d’Hannah Arendt reconnaîtront le terme péjoratif désignant les bourgeois, qui dans le temps de Schumann étaient les archétypes des personnes méprisant l’art et la culture dans ses formes nouvelles. Quoi de mieux qu’un soulèvement et une révolte romantiques pour manifester son désaccord?
 

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