Par Alexandre Tharaud:
Au clavecin par Elaine Comparone, interprétation irrégulière, baroque:
Cette pièce est un rondeau, indiqué "Vivement", à 2 temps. Sans être rapide, c'est pièce mélancolique et "mystérieuse".
Les 4 voix du refrain et des 3 couplets évoluent dans le grave du clavier. Tout est basé sur les retards et les syncopes des voix supérieures, et sur les pédales et les marches harmoniques des voix inférieures. Aucun ornement autre que ceux qui soulignent les cadences conclusives.
Le titre lui-même ne laisse pas d'interroger. De fait, nous apprenons que c’est en regardant la partition qu’on comprend qu'entre la main droite et la main gauche se tissent des lignes verticales et horizontales qui se chevauchent ("tuilage")et qui évoquent figurativement une barricade.
Et qu’elle est mystérieuse parce que la ligne mélodique est judicieusement répartie, dans un inextricable treillis entre main droite et main gauche, demandant à l'interprète de peser sur certaines notes, d'en alléger d'autres, le tout sur chacune des deux mains et en permanence à contretemps… Dans l'œuvre de Couperin on trouve toujours des titres surprenants comme “les coucous bénévoles" ou "Les trésorières surannées". On peut supposer que cela renvoie à des jeux de mots très courants en cette période.
La basse (la main gauche) est écrite dans un registre très grave. Elle se répète à l'identique tout du long du morceau, constituant ce qu'on nomme un ostinato.
Cette répétition va conférer à l'oeuvre une forme circulaire hypnotique dans laquelle le refrain vient jusqu'au bout, avec ses ornements légers, contredire les couplets plus interrogatifs. On a l'impression que c'est la main droite qui tient la mélodie, alors que par le jeu des registres ce sera parfois la main gauche qui fera entendre la fin d'un trait ou d'une phrase...
Couperin, 1668-1733, a écrit 4 livres de pièces de clavecin et un ouvrage didactique, l'Art de toucher le clavecin, tous édités par le compositeur et sous sa signature. Les 4 livres regroupent 27 "ordres", car Couperin n'a jamais utilisé le terme de "suites". Il n'a jamais donné l'explication de ce terme.
Les Barricades mystérieuses est un titre porté par diverses œuvres artistiques :
un roman d'Edmond Jaloux, 1922
un recueil de poèmes de Maurice Blanchard, 1937
un recueil de poèmes d'Olivier Larronde, 1948
un roman de Jacqueline Bellon, 1960
un tableau de René Magritte pour le Palais des congrès de Bruxelles, 1961
un ouvrage d'ethnologie sur les épopées Fang de Pascal Boyer, 1988
une pièce musicale pour flûte et orchestre de Luca Francesconi, 1989
une création chorégraphique de François Raffinot, 1992
un catalogue de photographies de Sophie Ristelhueber, 1995
un roman de Jean Malzac, 1995
un roman de Sébastien Lapaque, 1998
un recueil de poésies de Jared Carter, 1999
une pièce de théâtre de Michel Ponte, 2010
Egalement un très intéressant article ici:
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Réalisation d'arrangements sur demande, je suis publiée aux éditions Bourgès, collection Crock'Music.
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