Sonorités ondulantes ou brutales, voix menaçantes ou
intrigantes… Quoi de plus efficace que la musique pour nous procurer
quelques frissons ?
Si certains penseront immédiatement à l’angoissant motif du requin des Dents de la mer ou à la scène de la douche dans Psychose, cette sélection leur prouvera que la musique n’a nul besoin d’images pour donner la chair de poule.
« Touche le fuseau ! »
Repris par les studios Disney pour illustrer le pouvoir hypnotique de la sorcière Maléfique, ce thème de Tchaïkovski,
dans lequel les cordes répondent par à-coups aux plaintes des hautbois
et bassons, est d’abord une danse : celle de deux invités au mariage de
la Belle au bois dormant, le chat botté et la chatte blanche.
Le Vampire
L’intrigue qui construit l’opéra de Henrich Marschner
est un parfait récit gothique... Elle se déroule en Ecosse, au XVIIIe
siècle. Le maître des vampires exige de Lord Ruthven qu’il sacrifie
trois jeunes vierges, et ce, avant la fin du prochain jour. S’il échoue,
il meurt...
Le Roi des aulnes
Terrible et dérangeant poème que celui écrit par Goethe
en 1782... Par une nuit froide et orageuse, un homme traverse à cheval
la forêt, serrant dans ses bras son enfant apeuré. Mais le Roi des
aulnes rôde derrière les arbres, guettant sa prochaine victime. Lorsque,
enfin, le père arrive à destination, son jeune garçon est mort, emporté
par le terrible Erlkönig.
Un air glaçant
Dans cet air baroque, Purcell
manie avec brio l’art du tremolo. Chaque note est comme une plainte,
répétée de façon solennelle et saccadée par la voix sombre d'un Génie. «
Laisse-moi geler jusqu'à la mort » chante-t-il, avec autant de froid que d’effroi.
Une danse macabre
Alors
que sonnent les douze coups de minuit, la Mort paraît et accorde son
violon. L’assemblée nocturne entame alors une danse endiablée qui ne
s'interrompt qu’avec le chant du coq, au petit matin.
Le chant des sirènes
Dans le film mythique de Stanley Kubrick, 2001, l’Odyssée de l’espace,
ce sont autant les atmosphères musicales et sonores que les images qui
procurent au spectateur un sentiment de fascination et de peur. Quel
effet produirait ainsi la vue du monolithe sans les œuvres chorales de György Ligeti ?
Le triomphe de la mort
La danse macabre composée par Franz Liszt
a des airs de marche funèbre. Notamment dans ses premières mesures qui,
menaçantes, font entendre la fameuse quarte augmentée, le diabolus in musica, si dure pour l’oreille que son usage a longtemps été évité par les compositeurs.
Central Park, la nuit
Il
n’y a pas que les esprits maléfiques, les forêts hantées et les diables
en tout genre pour nous faire peur… La simple évocation d’une balade
nocturne et solitaire dans les allées sombres d’un parc désert suffit à
nous faire trembler. Et le compositeur Charles Ives l'a bien compris.
L'ultimo momento
« Don Giovaaaanni »... Dès la première phrase chantée par la voix forte et autoritaire du Commandeur dans le célèbre opéra de Mozart, on entend l’avertissement de la punition fatale qui s'abattra, telle une leçon divine, sur le séducteur hédoniste.
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