Hérité du ragtime, dont il tire ses bases, le stride utilise beaucoup plus d'improvisation que son prédécesseur et se base sur le rythme du swing. C'est un style assez difficile à maîtriser : la main gauche saute typiquement entre une note basse et un accord pour établir la pulsation et le fondement harmonique ; la main droite improvise des éléments mélodiques rapides et syncopés. Le stride, au même titre que le jazz en général, puise toute son essence dans la musique blues ce qui le distingue du ragtime ou du novelty piano.
Les premiers pianistes de stride furent James P. Johnson (surnommé le Père du Piano Stride) et Luckey Roberts. Leur style fut repris et développé par Willie "The Lion" Smith, Fats Waller et Donald Lambert, qui créèrent leurs styles propres et poussèrent le stride a son sommet. Duke Ellington et Count Basie, au début de leur carrière, pratiquaient le stride.
Parmi les autres grands noms du style stride, actifs dès les années 30 ou 40, citons Cliff Jackson, Don Ewell, Dick Wellstood, Pat Flowers, et Joe Turner qui fut l'un des derniers survivants de la première génération.
Aujourd'hui, des pianistes comme Dick Hyman, Mike Lipskin, Stephanie Trick et, en France, Louis Mazetier, Philippe Bas, Philippe Souplet, Olivier Lancelot perpétuent le style stride.
Le stride influença les grands pianistes de l'ère swing, comme Earl Hines, Art Tatum ou encore Thelonious Monk, qui utilisait cette technique régulièrement en solo.
Cette technique est également utilisée par des musiciens de jazz moderne dans certains contextes : Herbie Hancock, Chick Corea, Keith Jarrett ou Martial Solal intègrent des éléments de stride en solo.
Quelques classiques du Stride
- James P. Johnson : Carolina Shout, The Mule Walk (Mule Walk Stomp), Harlem Strut
- Fats Waller : Handful of Keys, Alligator Crawl, Valentine Stomp, Smashing Thirds
- Willie "The Lion" Smith : Finger Buster
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