Le didgeridoo est un instrument de musique à vent de la famille des cuivres, bien qu'il soit en bois. À l'origine, cet instrument est joué par les Aborigènes du Nord de l'Australie, son usage semble très ancien et pourrait remonter à l'âge de la pierre (20 000 ans), d'après une peinture rupestre représentant un joueur de didgeridoo, analysée au carbone 14. C'est une trompe en bois, lointaine cousine du cor des Alpes ou du tongqin tibétain.
Didgeridoo, didjeridoo, didjeridu ou didjeridou, est un mot d'origine onomatopéique inventé par les colons occidentaux à partir du son de cet instrument. Les Aborigènes le nomment différemment en fonction de leur ethnie. Parmi la cinquantaine de noms, les plus courants sont : yidaki, mooloo, djubini, ganbag, gamalag, mago, maluk, yirago, yiraki, etc.
Le didgeridoo est principalement fabriqué à partir d'un tronc d'eucalyptus creusé naturellement dans toute sa longueur par des termites. La longueur varie de 100 à 180 cm en moyenne, et le diamètre de 5 à 30 cm. L'embouchure est généralement fabriquée en cire d'abeille pour ramener l'embouchure à un diamètre facilement jouable proche de 30 mm, pour la rendre plus lisse (le bois ou le bambou, bruts, font souvent très mal à cause des vibrations), pour mieux l'adapter à la forme de la bouche et pour la protéger de l'humidité. Les didgeridoos traditionnels peuvent présenter une embouchure recouverte de sugarbag, une cire d'abeilles sauvages, mais ont plus souvent une embouchure directement jouable. Traditionnellement, il peut être décoré par des peintures représentant des scènes de la mythologie aborigène ou des motifs claniques.
Pour jouer du didgeridoo, le musicien fait vibrer ses lèvres comme pour un cor de chasse, cor des Alpes ou une trompette, avec cependant une tension moins forte des muscles labiaux. Une des particularités du didgeridoo réside dans le fait que la plupart des joueurs utilisent la technique dite du souffle continu ou respiration circulaire. Celle-ci permet de maintenir un souffle d'air constant permettant de jouer sans s'arrêter, même lors de l'inspiration.
Le son de base, le bourdon, est produit par une vibration monotone des lèvres sur l'embouchure.
Pour créer des mélodies, il existe cinq sortes de variations à partir du bourdon :
- De légères variations du débit d'air, qui abaissent ou augmentent la hauteur de la note du bourdon ;
- L'amplification d'harmoniques présentes dans le bourdon, à partir de mouvements des lèvres et surtout de la langue ;
- La variation du volume d'air dans les joues ou des poussées du diaphragme, de la langue ou des cordes vocales, qui permet des accentuations rythmiques ;
- Les vocalises qui viennent se superposer au bourdon, et qui imitent souvent des cris d'animaux, dans le jeu aborigène ; le joueur peut aussi chanter dans le didgeridoo ;
- Le quintoiement (survibration ou toot) qui s'obtient par un pincement des lèvres, de manière à souffler comme dans une trompette et qui produit un son de corne de brume proche de l'octave supérieure du bourdon de base. En augmentant encore la tension des lèvres, il est possible d'obtenir d'autres survibrations plus aiguës, comme pour un cor de chasse.
- Philip Glass, Voices for Didgeridoo and Organ ;
- Peter Sculthorpe, Quatuors à cordes nos 12, 14, 16 et 18.
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