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mercredi 5 mars 2014

Pour la main gauche...

Vu dans : http://physinfo.org/chroniques/wittgenstein.html

"Cela fait 150 ans que de nombreux compositeurs alimentent le répertoire pianistique pour la seule main gauche alors que rien de semblable n'existe pour la main droite. Voici quelques éléments explicatifs de ce mystère apparent  :

- On conçoit qu'on cherche un progrès technique dans la maîtrise de la main gauche, traditionnellement moins sollicitée :  Leopold Godowsky (1870-1938) a été très loin dans cette voie dans ses 43 Etudes d'après Chopin, dont 22 sont effectivement écrites pour la main gauche seule.  Bela Bartok a également écrit une Etude du même genre.

- La virtuosité pure a occupé des pianistes romantiques soucieux d'impressionner leur auditoire par quelque performance inédite.  Alexander Dreyschock (1818-1869) et Adolfo Fumagali (1828-1856) ont compté parmi les pionniers de l'exercice à une main mais on ne les écoute plus guère.

- Quelques compositeurs, Leopold Godowsky, Alexandre Scriabin , Felix Blumenfeld, ont cherché le moyen d'écrire autrement pour le clavier, mêlant plus intimement la mélodie et son accompagnement.  Notez, à ce propos, qu'une écriture pour la seule main droite buterait sur l'obstacle que les doigts forts joueraient l'accompagnement et les doigts faibles la mélodie. 

L'essentiel du répertoire pour la main gauche répond toutefois à une motivation plus dramatique.  Des pianistes privés de l'usage de leur main droite ont commandé et obtenu de compositeurs en vue l'écriture d'oeuvres adaptées à leur handicap - une paralysie (Ottakar Hollman), une amputation (Géza Zichy, Paul Wittgenstein) ou, plus fréquemment, une dystonie (Robert Schumann et plus récemment, Léon Fleisher ou Gary Graffman) se manifestant par une perte de contrôle de l'agilité des doigts.  Si les causes de ce mal insidieux sont connues, résultant d'un abus d'exercices répétés, le remède infaillible ne l'est pas.  Chez les pianistes, ce surmenage affecte essentiellement la main droite mais on trouve des variantes dans la pratique virtuose d'autres instruments.
Avec le progrès de la civilisation, on rencontre de moins en moins de pianistes manchots, sauf peut-être au Moyen-Orient.  Par contre, la dystonie sévit toujours de façon intermittente : outre Leon Fleisher et Gary Graffman, Michel Beroff et Jean-Efflam Bavouzet ont souffert occasionnellement du même mal.  

Le hongrois, Géza Zichy (1849-1924), victime d'un accident de chasse alors qu'il n'avait que 15 ans, ne s'est nullement découragé d'apprendre le piano, recevant même des leçons de Franz Liszt.  On lui doit le premier concerto connu pour la main gauche (1895).

Paul Wittgenstein (1887-1961) est le plus célèbre pianiste ayant perdu l'usage du bras droit, en fait pendant la première guerre mondiale.  Il est né dans une famille richissime et cultivée (Clara Schumann, Johannes Brahms, Pablo Casals, Bruno Walter et Gustav Mahler ont fréquenté les salons des Wittgenstein décorés de tableaux de Gustav Klimt) et son frère, Ludwig, demeure l'un des philosophes les plus influents du 20ème siècle.  A l'abri du besoin mais pas du sort que lui réserva un séjour sur le front, il consacra une (modeste) partie de sa fortune à la commande d'une quarantaine d'oeuvres pour la main gauche à quelques-uns des meilleurs musiciens du moment.  Pianiste confirmé, Wittgenstein put créer la plupart des oeuvres commandées avec le concours de meilleurs chefs de l'époque (Bruno Walter, Pierre Monteux, Wilhelm Furtwangler, Serge Koussevitzky et Eugene Ormandy) :
- Le concerto de Ravel (1887-1961) est le plus justement célèbre parmi les 17 concertos recensés.  Les échanges entre Ravel et Wittgenstein ne furent pourtant pas sereins, le compositeur s'indignant des "retouches" que le commanditaire s'était permis d'apposer au motif que l'ayant (grassement) payée, l'oeuvre lui appartenait en propre, au moins jusqu'à son décès.
- Diversions, opus 21  de Benjamin Britten (1913-1976) est rarement joué au concert cependant c'est une oeuvreà découvrir absolument.
- Variations concertantes sur un thème de Beethoven de Franz Schmidt (1874-1939) est en tous points digne des meilleures oeuvres de ce maître trop négligés de nos jours.
- Concertos de Sergei Bortkiewicz (1877-1952) d'Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
- Richard Strauss (1864-1949) a honoré deux commandes pour Wittgenstein : Parergon, opus 73 , d'après la  Symphonie Domestique, ainsi que Panathenäenzug, opus 74, étonnantes études symphoniques en forme de passacaille, deux raretés !
- Le 4ème concerto de Sergei Prokofiev (1891-1953) ne fut jamais créé par Wittgenstein qui n'en comprit pas la modernité malgré quelques tentatives avortées."


Sur le label  Ad Vitam, une anthologie consacrée à la musique pour main gauche:
http://www.maximezecchini.fr/enregistrements.php
http://www.advitam-records.com/catalogue/maingauche1.html

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