Il est l'auteur de nombreuses œuvres musicales allant de la symphonie au concerto, de la musique de film à des opéras ou des ballets et a été reconnu de son vivant comme un artiste d'avant-garde très créatif. Élève au conservatoire de Saint-Pétersbourg, il remporta le prix Anton Rubinstein en tant que meilleur étudiant en piano.
De 1918 à 1936, il passa de nombreuses années en dehors de son pays avant de se laisser convaincre de revenir en URSS où il fut à la fois honoré et persécuté. Il mourut le même jour que Staline.
Prokofiev travailla avec Eisenstein : il composa les musiques d’Alexandre Nevski et d’Ivan le Terrible tout en regardant les films. On raconte qu’Eisenstein se laissa convaincre de refaire quelques scènes à partir de suggestions que soulevait en lui sa musique. « Prokofiev possédait un sens inné pour les rythmes. Son écriture était aussi à l’aise dans le lyrisme simple que dans le style moderne. Maître de l’instrumentation, il conçut une méthode personnelle pour traiter les sonorités orchestrales. »
En 1948, le Comité central du Parti communiste formule des critiques acerbes contre le « formalisme » de sa musique (des compositeurs tels Aram Khatchatourian et Dmitri Chostakovitch ont subi les mêmes critiques). « Ces compositeurs cédaient trop aux impulsions « dégénérées » de l’Ouest », disaient leurs auteurs. Pourtant, une partie de ses œuvres (Pierre et le Loup pour un théâtre d’enfants moscovite, Roméo et Juliette, Alexandre Nevski, l’opéra Guerre et Paix (adaptation musicale du roman de Léon Tolstoï), les symphonies 5-6-7, plusieurs sonates pour piano) date de cette période durant laquelle il ne s’opposa pas, malgré lui, aux contraintes communistes.
La vie de Prokofiev ressemble beaucoup à son art. Il hait certaines règles de la musique. On le compare souvent à Richard Strauss qui lui aussi s’opposait aux disciplines de son époque. Cette « liberté » fait alors de lui un solitaire. Cela se répercute sur les jugements actuels que l’on porte sur son œuvre.
« Le mérite principal de ma vie (ou, si vous préférez, son principal inconvénient) a toujours été la recherche de l'originalité de ma propre langue musicale. J'ai horreur de l'imitation et j'ai horreur des choses déjà connues. »
Visions fugitives opus 22 est un cycle de vingt pièces pour piano. Composé entre 1915 et 1917, il trouve son inspiration dans deux vers du poète symboliste Constantin Balmont : « dans chaque vision fugitive je vois des mondes, pleins de jeux changeants et irisés ».
- Lentamente - introduction
- Andante - pièce en forme d'arabesque
- Allegretto danse
- Animato - pièce pleine d'énergie acérée
- Molto giocoso - pièce joyeuse
- Con eleganza - pièce raffinée
- Pittoresco - narratif
- Comodo - pièce alliant spiritualité et vivacité
- Allegro tranquillo
- ridicolosamente
- Con vivacita - pièce faite de légèreté et de tension
- Assai moderato - danse de valse
- Allegretto - scherzo malicieux
- Feroce pièce fougueuse et percutante
- Inquieto - pièce tourmentée et angoissée
- Dolente - pièce lyrique
- Poetico - pièce lyrique
- Conuna dolce lentezza - pièce lyrique
- Presto agitatisino e molto accentuato - épisode révolutionnaire
- Lento irrealmente - conclusion sentimentale
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