Voudriez-vous savoir jouer du piano parfaitement ? Et apprendre le piano si bien que vous ne commettriez aucune erreur.
Vraiment
! Jouer sans aucune faute. Interprétation impeccable, rythme carré,
technique irréprochable, de la première à la dernière note du morceau.
À
la fin de la partition, vous relevez votre tête, satisfait(e) et
souriant(e) ! Certaines que les personnes présentent sont à la fois
émues et impressionnées !
Vous aimeriez cela ?
Mais vous savez bien qu’apprendre le piano n’est pas que chose facile… Bien au contraire !
Mais vous savez bien qu’apprendre le piano n’est pas que chose facile… Bien au contraire !
Cela représente des milliers d’heures d’apprentissage, d’entraînement, de perfectionnement. Des
moments de joie, d’extase et puis aussi de démotivation, de
découragement… Et tout ça, ce n’est pas faute d’avoir envie de jouer
parfaitement, n’est-ce pas ?
Mais atteindre la perfection au piano, c’est comme tirer une flèche sur une cible située à plus de 300 km. Et quand vous butez sur un passage difficile, l’excellence vous semble soudain encore plus inaccessible.
D’ailleurs quel genre de pianiste êtes-vous ? Quand
vous apprenez un nouveau geste technique difficile, essayez-vous de
l’exécuter parfaitement dès le début ? Animé par une discipline et une
exigence indéboulonnable…
Où
êtes-vous plus souple dans votre approche du piano ? Du genre à vous
dire que prendre une pause est plus utile que s’acharner ! Et que demain
cela ira sûrement mieux…
Ces deux approches ne donnent probablement pas les mêmes résultats en termes de progrès. D’ailleurs laquelle de ces deux stratégies est la plus efficace selon vous ? Pensez-vous qu’il est pertinent de chercher la perfection dès le début d’un apprentissage ?
Je vous propose de répondre à cette question tout en découvrant l’impact étonnant qu’a « votre confiance en vous »sur votre capacité à apprendre le piano.
Ça vous dit ?
I ) Pour apprendre le piano efficacement il faut bonne recette
J’ai une petite question à vous poser. Connaissez-vous le Sentiment d’Efficacité Personnelle (SEP) ?Non ? C’est normal. Notre système scolaire fait l’impasse sur bon nombre de connaissances précieuses.
Personnellement,
j’ai découvert ce concept il y a 5 ans à peine. À l’époque je préparais
des formations destinées à des étudiants qui passent le concours de
médecine. Je voulais que les étudiants comprennent que la réussite se situe avant tout dans la tête.
Pour
cela, je cherchais quelque chose de solide et percutant sur le lien
entre confiance et réussite. C’est là que j’ai “rencontré” le Sentiment
d’Efficacité Personnelle. Ce concept très intéressant est le fruit des
recherches menées par Albert Bandura.
Albert Bandura est professeur émérite à Standford. Ses recherches sur l’auto-efficacité ont eu un écho considérable dans le monde scientifique. Il est d’ailleurs considéré comme l’un des chercheurs en psychologie les plus influents du XXe siècle.
a) Le Sentiment d’Efficacité Personnelle ou la confiance que vous avez dans vos propres capacités
Pour comprendre le SEP faisons une expérience. Tout d’abord, pensez à un morceau que vous aimeriez savoir jouer au piano.Vous l’avez ? Super !
Maintenant, dites-moi : Sur une échelle de 0 à 10, à quel point vous sentez-vous capable de maîtriser ce morceau ? (0/10 équivaut à “Pas du tout” et 10/10 signifie “Je me sens à 100% capable”) 3/10 , 7/10 ou peut-être 10/10 ? Quelle que soit votre “note”, sachez qu’elle représente votre Sentiment d’Efficacité Personnelle. Eh oui, tout simplement.
Cette note anodine révèle la confiance que vous avez en votre capacité à réussir à apprendre ce morceau au piano. Et comme vous allez le voir, cette confiance est une épée à double tranchants très affûtée.
b) L’impact monumental de votre SEP sur vos chances de réussir à apprendre le piano
À votre avis, quel est le SEP d’Ushain Bold avant de courir un 100 mètres aux JO ?
Vu son sourire éclatant, c‘est clair qu’il est loin de 0. Les recherches sur le SEP menées par Albert Bandura* et ses successeurs apportent des résultats saisissants.
Figurez-vous que plus votre SEP est élevé et plus vous :
Figurez-vous que plus votre SEP est élevé et plus vous :
- Évitez de vous cantonner à répéter des tâches faciles que vous maîtrisez déjà
- Vous vous fixez des objectifs ambitieux
- Vous ménagez intelligemment votre effort et votre investissement
- Persévérez face à la difficulté
- Vous parvenez à gérer votre stress, votre anxiété et obtenez des performances élevées
Selon vous que va-t-il se passer ?
Comment vont réagir Jules et Julien ?
Et comment vont-ils vivre la préparation de cette pièce ?
Dans le tableau ci-dessous, je récapitule les réactions probables de Jules et Julien.
Votre SEP c’est des bottes de 7 lieux ou des chaussures en fonte avec des cailloux dedans. Au choix. Sur le chemin du progrès, il régit votre bien-être,v otre vitesse et votre qualité d’apprentissage.
Mais vos progrès, vos succès ou vos échecs influencent à leur tour votre SEP ! Pour apprendre le piano efficacement, vous devez donc tout faire pour avoir un SEP au top. Prenons un exemple que je connais malheureusement trop bien.
Si
vous bossez depuis longtemps un morceau de piano, mais que vous
n’arrivez toujours pas à le jouer comme vous le souhaitez. Que
risque-t-il d’arriver ?
Petit
à petit, le feu de la frustration va vous envahir. Et puis, vous allez
douter de plus en plus de votre capacité à maîtriser ce morceau. Et même
de votre capacité à apprendre le piano. En bref, vous finirez
complètement démotivé et votre SEP va fondre comme neige au soleil.
Ça, c’est dramatique ! Car votre SEP influence votre capacité à apprendre le piano efficacement. Son impact est d’une puissance hallucinante !
Il
vous permet de garder le bon état d’esprit, de rester calme, posé, de
gérer votre effort dans le temps, de travailler efficacement avec
discipline… ou l’inverse !
Vous voyez le tableau ?
“Progrès
et joie” contre “épreuve et difficulté ». “Période de challenge
stimulante” contre “parcours du combattant”. Et je ne force même pas le
trait !
Voilà pourquoi vous devez ABSOLUMENT employer des stratégies d’apprentissage efficaces ! Car selon la qualité de votre méthode de travail vous ancrez un cercle vertueux (votre SEP grandit) ou un cercle vicieux (votre SEP diminue). Pour éviter les erreurs de travail bêtes qui ralentissent vos progrès et détruisent votre SEP cliquez-ici.
Voilà pourquoi vous devez ABSOLUMENT employer des stratégies d’apprentissage efficaces ! Car selon la qualité de votre méthode de travail vous ancrez un cercle vertueux (votre SEP grandit) ou un cercle vicieux (votre SEP diminue). Pour éviter les erreurs de travail bêtes qui ralentissent vos progrès et détruisent votre SEP cliquez-ici.
Pour
ma part, j’ai souffert des années d’un SEP très bas par rapport à
l’apprentissage de la guitare. Je m’exerçais mal, en autodidacte, et ma
méthode ne donnait pas les fruits espérés. Au bout d’un moment, le
simple fait de prendre ma guitare me plongeait dans des sentiments de
désespoir et de colère.
C’était horrible !
Je
me suis sorti de ce calvaire grâce à des techniques de développement
personnel et des techniques d’apprentissage très efficaces.
Dans la vie je suis formateur en neurosciences de l’apprentissage, en gestion du stress et en préparation mentale. En plus d’être mon travail, c’est ma passion ! Et faut avouer que cela aide ! 😉
Car pour être honnête, sans cela j’aurais arrêté la musique. Quelque part cela m’a sauvé…
D’ailleurs, pour découvrir une technique qui permet d’augmenter votre SEP cliquez ici.
Dans la vie je suis formateur en neurosciences de l’apprentissage, en gestion du stress et en préparation mentale. En plus d’être mon travail, c’est ma passion ! Et faut avouer que cela aide ! 😉
Car pour être honnête, sans cela j’aurais arrêté la musique. Quelque part cela m’a sauvé…
D’ailleurs, pour découvrir une technique qui permet d’augmenter votre SEP cliquez ici.
À présent, revenons à nos moutons :
Pensez-vous
qu’il est pertinent d’être perfectionniste pour apprendre le piano ?
Cherchez-vous la perfection dès le début d’un nouvel apprentissage ?
II ) Une expérience sur le perfectionnisme et l’apprentissage
Une
équipe de chercheurs a voulu évaluer l’impact du perfectionnisme en
début d’apprentissage. Les scientifiques ont recruté 216 enfants de
niveaux CM1-CM2 pendant 5 semaines pour réaliser leur expérience.
L’expérience est très simple. Les enfants vont devoir jeter le plus précisément possible une balle dans une cible située à 5 mètres d’eux.
L’expérience est très simple. Les enfants vont devoir jeter le plus précisément possible une balle dans une cible située à 5 mètres d’eux.
La
cible est une image de leur professeur qui porte un gant de base-ball,
imprimée en taille réelle sur un support rigide. (Histoire de rendre
l’expérience plus amusante.;) )
Au milieu de l’image du gant, se trouve un trou où les enfants doivent lancer la balle.
L’expérience se déroule en 3 temps.
1) Le test initialLors du test initial, les enfants effectuent dix lancers. Leurs lancers sont filmés et des physiothérapeutes évaluent le niveau de chaque bambin en terme de précision et aussi en terme de technique (forme du lancer, position et mouvements du corps, etc..)
2) Le programme d’entraînementLa semaine suivante, les enfants ont été divisé en deux groupes de manière aléatoire. Après cela, ils ont commencé un programme d’entraînement quotidien d’une durée de quinze minutes. Programme qui va durer 3 semaines.
3) Le test finalSuite à leur entraînement, les enfants vont réeffectuer 10 lancers sur la cible du test initial. Les différents spécialistes vont évaluer leur progrès technique et aussi la précision de leurs lancers.
b ) Deux programmes d’entraînement différents
Retenez bien que les deux groupes s’entraînent pendant la même durée, mais pas de la même façon. Un groupe s’entraîne sur des cibles de plus en plus grandes au fil des semaines. On appellera celui-ci “Groupe de pratique parfaite” ou groupe perfectionniste !
En effet, ce groupe commence sur une cible qui fait la même taille que la cible du test initial. Le
trou dans le gant de baseball. Vous vous rappelez ? Les semaines
suivantes, la cible grandit et l’exercice devient plus facile.
L’autre groupe s’entraîne sur des cibles de plus en plus petites au fil des semaines. On l’appellera “Groupe de pratique imparfaite”.
Les enfants commencent par une cible bien plus large que celle du test initial. Et cette cible rétrécit la deuxième semaine d’exercice et aussi la troisième semaine pour atteindre la même taille que la cible du test initial. Le tableau ci-dessous récapitule l’évolution de la taille de la cible pour chaque groupe.
Les enfants commencent par une cible bien plus large que celle du test initial. Et cette cible rétrécit la deuxième semaine d’exercice et aussi la troisième semaine pour atteindre la même taille que la cible du test initial. Le tableau ci-dessous récapitule l’évolution de la taille de la cible pour chaque groupe.
c) Résultats de l’expérience en lien avec le fait d’apprendre le piano
À votre avis, quels sont les résultats de cette expérience ?
Quel groupe a le plus progressé ? Roulement de tambours… Eh oui ! C’est le « Groupe de pratique imparfaite » qui a effectué les plus grands progrès, que ce soit en précision ou qualité de geste. Les enfants, qui ont subi un entraînement de type “facile à difficile”, se sont plus améliorés que les enfants du groupe “difficile à facile”. Ces résultats peuvent paraître “évidents” ou “logiques” pour certains.
Après tout, le groupe perfectionniste ou “pratique parfaite”commence son entraînement avec la difficulté maximum. Et ensuite, ils s’entraînent dans des conditions de plus en plus faciles.
Quel groupe a le plus progressé ? Roulement de tambours… Eh oui ! C’est le « Groupe de pratique imparfaite » qui a effectué les plus grands progrès, que ce soit en précision ou qualité de geste. Les enfants, qui ont subi un entraînement de type “facile à difficile”, se sont plus améliorés que les enfants du groupe “difficile à facile”. Ces résultats peuvent paraître “évidents” ou “logiques” pour certains.
Après tout, le groupe perfectionniste ou “pratique parfaite”commence son entraînement avec la difficulté maximum. Et ensuite, ils s’entraînent dans des conditions de plus en plus faciles.
C’est idiot ! Dans la vie réelle on ne fait jamais ça me direz-vous…
En
êtes-vous si sûr ? Cela ne vous arrive jamais d’essayer de passer un
arpège à toute vitesse alors que vous ne le maîtrisez pas encore ?
Vous le tentez, encore et encore. Et puis devant tant de saccage musical, d’échecs en bonne et due forme, vous vous inclinez.
Vous le tentez, encore et encore. Et puis devant tant de saccage musical, d’échecs en bonne et due forme, vous vous inclinez.
Vous acceptez de ralentir un peu le tempo pour rendre les choses plus faciles…
Vous voyez de quoi je parle ? Ce que je dis fait écho ? Quelque part, ce processus idiot on l’a tous fait !
Les
résultats de cette expérience peuvent sembler évidents. Mais leurs
implications recèlent une véritable mine d’or d’enseignement.
III) Conseils pratiques pour apprendre le piano parfaitement
a) Au début de l’apprentissage ne soyez pas trop exigeant
Les enfants du groupe “pratique imparfaite” ont plus progressé pour plusieurs raisons.
L’objectif était facile à atteindre. I
ls ne ressentaient ni pression, ni de difficultés.
Et ils étaient totalement libres de jouer à tester différentes façons de jeter la balle.Personne n’allait les disputer s’ils échouaient, commettaient des erreurs, etc.
L’objectif était facile à atteindre. I
ls ne ressentaient ni pression, ni de difficultés.
Et ils étaient totalement libres de jouer à tester différentes façons de jeter la balle.Personne n’allait les disputer s’ils échouaient, commettaient des erreurs, etc.
Par conséquent, leur processus exploratoire demeurait beaucoup plus riche que celui des enfants du groupe “perfectionniste”. Ils pouvaient tester, retester autrement… Et la plupart du temps ils réussissaient à atteindre le but fixé !
Bien sûr, pour apprendre le piano, vous gagnerez à faire la même chose. Au début d’un nouvel apprentissage, soyez souple avec vous-même ! Ne visez surtout pas la perfection !Offrez-vous la liberté de vous tromper, de tester. Prenez du plaisir à découvrir comment vous allez parvenir à réaliser le geste technique en question.
Là, je vous entends dire “oui, mais, ce n’est pas comme ça que je vais apprendre le piano assez bien pour jouer parfaitement…” Vous avez raison ! En répétant des erreurs, le geste “juste” ne va pas s’automatiser tout seul ! Car « Seule la pratique parfaite rend parfait ! »
Ici, on parle des premières étapes du processus d’apprentissage. Par la suite, vous allez affiner votre geste. Vous allez rétrécir votre cible ! Encore et encore ! Mais toujours en visant un objectif atteignable.
C’est ainsi que vous vous rapprocherez toujours un peu plus de l’excellence. 😉Comment ? Commencez toujours un nouveau geste avec une faible exigence de précision. Et augmenter la précision du geste progressivement. À chaque fois que vous constatez une amélioration, augmentez la difficulté d’un cran !
C’est d’ailleurs le principe clé du KAIZEN, que l’on appelle aussi « la méthode des petits pas » !
Vous bâtissez votre confiance en même temps quevous affiner la réalisation du geste travaillé. Comme les enfants qui ont fait le plus de progrès dans l’expérience !
Vous bâtissez votre confiance en même temps quevous affiner la réalisation du geste travaillé. Comme les enfants qui ont fait le plus de progrès dans l’expérience !
Car
leur programme d’entraînement était plus ludique, oui. Mais en plus, il
les a amenés à constater leur progrès d’une semaine sur l’autre. Il
améliorait leur SEP !
En résumé, pour apprendre le piano parfaitement il est capital que votre méthode de travail vous permette deux choses :
1. Effectuer des progrès régulièrement2. Constater vos progrès régulièrement
Oui,
pour apprendre le piano parfaitement, il est capital de bâtir votre
confiance en votre capacité à jouer aussi bien que vous le souhaitez.
Avec un SEP élevé, tout sera plus facile et plus plaisant !
Et
qui sait ? Peut-être que vous atteindrez la perfection ? Dans le cœur
de ceux qui prendront plaisir à écouter votre musique bien sûr !Car vous comme moi, savons que la perfection n’existe pas…;)
Conclusion
La passion est un moteur formidable. Elle vous permet de prendre plaisir à apprendre le piano. Elle vous donne de l’énergie, de l’envie. Mais
pour progresser aussi vite que vous le souhaitez, cela ne suffit pas.
Surtout si vous faites des erreurs dans vos stratégies d’apprentissage
au piano.Car maintenant vous le savez.Il est tout aussi important de renforcer votre Sentiment d’Efficacité Personnelle que d’apprendre vos gammes.
Et le perfectionnisme est l’ennemi du mélomane passionné qui veut apprendre le piano. Car apprendre le piano doit vous faire avant tout plaisir. Alors, surveillez vos exigences ! Et nuancez-les…
Pour qu’elles vous laissent la liberté d’explorer, de tester… Tout en vous offrant petit à petit des défis excitants, mais réalisables. Car
contrairement à ce que « l’ancienne école » prône, votre besoin de
progresser n’a pas le droit de tuer le plaisir. D’autant plus que le plaisir est un catalyseur de progrès. Les neurosciences l’ont démontré à de nombreuses reprises…
Alors,rappelez-vous-en !
Rappelez-vous aussi d’être progressifdans l’élaboration de vos objectifs, dans vos exigences. Si vous ne parvenez pas à réaliser cinquante pompes, pourquoi vouloir en faire 200 ?
Concentrez-vous sur le fait de muscler la confiance que vous avez en vos capacités à apprendre le piano. Ainsi vous progresserez davantage grâce à un véritable cercle vertueux.
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